Ce projet vise à renforcer la compétitivité du site tunisien et à attirer les constructeurs automobiles en quête de relais pour accompagner leur croissance future.L’innovation et la conformité aux nouvelles normes des zones industrielles de nouvelle génération en constituent les principales spécificités.
La Presse — La Tunisie est en passe de se doter de sa première zone industrielle intelligente dédiée au secteur automobile. Ce projet, baptisé « Automotive Smart City », concrétise une vision commune portée par les professionnels du secteur et le ministère de l’Industrie, avec l’ambition de faire de la Tunisie un hub régional de l’industrie des composants automobiles.
Les premiers pas du projet ont été franchis en décembre 2024, avec la tenue de la première réunion de sa task force. Depuis, professionnels et autorités travaillent de concert pour accélérer sa mise en œuvre et assurer son aboutissement dans les plus brefs délais.
Dans un communiqué publié récemment à l’issue du troisième comité de pilotage du projet, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, a appelé à redoubler d’efforts et à renforcer la coordination entre les différentes parties prenantes pour en assurer la concrétisation.
Toujours selon le ministère, cet appel intervient en réponse à la multiplication des demandes d’investissement dans le secteur de la construction automobile et de ses composants en Tunisie.
En effet, depuis plusieurs mois, le pays continue d’accueillir des délégations de constructeurs automobiles étrangers venues prospecter les opportunités d’implantation. Un signal fort qui témoigne des atouts stratégiques de la Tunisie en tant que relais industriel pour les grands constructeurs, notamment européens.
Un meilleur taux d’intégration
S’étendant sur 200 hectares, cette ville intelligente sera conçue selon les nouvelles normes internationales applicables aux zones industrielles. Elle proposera un écosystème complet comprenant des laboratoires de recherche et développement, un centre d’excellence, ainsi qu’une école d’ingénieurs.
En plus de bâtiments prêts à la vente ou à la location, sa principale spécificité réside dans l’écosystème d’innovation qui y sera implanté, servant de catalyseur et de levier de compétitivité pour les entreprises qui s’y établiront. Ce pari sur l’innovation n’est pas anodin : la Tunisie reste en effet l’un des acteurs majeurs en la matière dans la région.
Le projet «Automotive Smart City » constitue, en effet, l’un des piliers du pacte de compétitivité pour l’industrie automobile 2022-2027, signé entre le ministère de l’Industrie et le groupement professionnel TAA (Tunisian Automotive Association). Entré en phase d’implémentation, ce pacte a été négocié autour d’objectifs communs moyennant des mesures concrètes prises par les deux parties.
A terme, le projet devrait améliorer l’attractivité du site Tunisie dans le domaine de l’industrie automobile, et pourrait attirer des investissements supplémentaires estimés à 300 millions de dinars d’ici 2027.
Il vise également à accroître les exportations des composants automobiles à 13,5 milliards de dinars, à créer 60 mille emplois supplémentaires dans les prochaines années et devrait contribuer à l’amélioration du taux d’intégration du secteur qui devrait passer, selon les prévisions, de 38 % à 48 %.
Il s’agit là d’un projet stratégique pour la Tunisie, dans un contexte industriel mondial en pleine mutation, marqué par une reconfiguration tournée vers la mobilité électrique. Aujourd’hui, de grands constructeurs sont en quête de nouvelles bases industrielles pour accompagner leur croissance future. Forte de son savoir-faire, de ses ingénieurs et de ses ressources humaines qualifiées, mais aussi d’un écosystème d’innovation solide, la Tunisie offre un terreau fertile pour leur implantation et leur développement.
